Judo Club du Laonnois

LE KATA

Le Kata reste aujourd'hui comme autrefois la source, la référence, le lien entre les générations de pratiquants qui sont ainsi assurés de toujours puiser, s'ils le désirent, à l'authentique d'une Tradition. Le Kata, séquence de mouvements formels où les rôles sont distribués et immuables, a, en judo comme dans tous les arts du Budo (arts martiaux japonais), une double fonction : garder et transmettre, à la fois l'œuvre et l'esprit. Le kata est à la fois l'énoncé d'une grammaire de base et la pratique d'une composition libre.
C'est en 1908 que Jigoro Kano présenta le Nage No Kata pour la première fois.
Le kata est constitué de deux éléments la Technique et l'Attitude.
La technique est la somme des connaissances que devra acquérir le judoka pour faire correctement cet exercice. L'attitude est l'obligation constante de la maîtrise du corps et des gestes.
Tori et Uke devront pendant cette étude être " en harmonie " et non en opposition. Si en compétition les deux participants sont adversaires, ils sont partenaires en kata pour progresser mutuellement dans l'étude du judo.
Tori et Uke se saisissent mutuellement. Tori doit mettre Uke dans la position de déséquilibre idéal pour l'exécution d'une technique. Uke qui ne reste pas passif, veillera constamment durant tout le kata à la position correcte de son corps, afin de permettre à Tori la meilleure projection possible. C'est encore Uke qui mettra la " touche finale " par la qualité de ses ukemi.

Le NAGE NO KATA est en fait un résumé, une synthèse du TACHI WAZA.
Ce Kata comprend cinq séries, il y a cinq groupes de projections. Dans chaque série nous trouvons trois techniques, parmi les plus représentatives du groupe auquel elles appartiennent. Chaque technique se fait à droite et à gauche.
Outre l'étude rationnelle des principales techniques du judo, le pratiquant retrouvera les bases du judo debout : le principe de la non-résistance à l'adversaire, puisque sur chaque attaque Tori cède au premier pas devant l'action de Uke, commence la construction de sa projection dès le deuxième pas et projette au troisième pas après avoir créé le déséquilibre nécessaire à la projection prévue. Nous retrouvons ici le deuxième principe du judo : la mise en déséquilibre avant chaque projection. Le kata nous enseigne immédiatement ce que devra être le combat en judo : savoir s'adapter pour mieux vaincre. Les autres bases sont également travaillées : la sensation puis la maîtrise du corps adverse. Le kumi-kata fondamental d'où naîtront plus tard tous les autres kumi kata . Le déplacement tel qu'il doit être pratiqué, seul ou avec l'adversaire. La construction d'une projection avec ses trois phases : Kuzushi, Tsukuri, Kake (déséquilibre, déplacement, projection). L'étude des ukemi. Et aussi, le judo attachant de l'importance à la " tenue ", le rituel du cérémonial, avec les deux saluts debout et agenouillé.
Si l'intensité voire le rythme du Nage No kata peut varier en fonction de la technique ou de l'âge des participants, ils devront néanmoins s'attacher à le pratiquer sincèrement, avec pour but l'amélioration de leur technique, de leur compréhension du judo et de la qualité de leur judo.
On ne joue pas un jeu sans connaître les règles. On ne peut pratiquer le judo sans connaître les bases ; Le kata est là pour nous les rappeler.

Production : Patrice BERTHOUX ; le 17 juin 2005.